vendredi 26 février 2010

7 ans

2 jours que je tourne en rond.
Il y a 7 ans, Gwenaëlle, ça faisait quelques heures que tu nous avais quittés, et t'as emmené un gros bout de moi avec toi. J'étais alors partagée entre l'immense chagrin qui m'étouffait, et l'espoir, intense, que ta petite soeur ne pourrait pas elle aussi s'en aller. J'y croyais dur comme fer, c'était juste pas possible qu'on me prenne mes 2 bébés.
Mais Ludivine t'a suivie, quelques heures après.
Dire que ma vie s'est écroulée ? c'est trop faible.
J'ai senti, littéralement, mon coeur se décomposer. J'aurais voulu devenir folle, qu'on m'enferme, pour ne plus penser à rien. Mais j'étais là, déchirée, brisée, mais là...
Il a fallu du temps, beaucoup beaucoup de temps, pour sourire, puis rire. Et meme si je vais "bien" aujourd'hui, je me rends compte chaque jour, que le temps passe et n'y fait rien. Le deuil d'un enfant, on ne le fait pas. Pas un jour ne passe sans que je pense à vous. Parfois, j'ai besoin de craquer, alors je reprends vos petites affaires, mon trésor, et je laisse venir ces larmes contre lesquelles j'ai refusé de lutter. J'ai renoncé à comprendre ce jargon médical qui avait commencé de remplir vos carnet de santé, parce que pour moi la seule chose qu'il est important de savoir, c'est que pour ces formidables infirmières qui ont pris soin de vous, vous avez existé, elles vous ont vues, elles ont été là pour vous, et j'espère de tout mon coeur qu'elles ont su vous donner un peu de tendresse, un peu de chaleur humaine, j'espère de tout mon coeur que vous etes parties en sachant combien je vous aime.
Je vous aime tellement, qu'est ce que je ne donnerais pas pour vous voir, vous toucher, sentir votre odeur, voir la couleur de vos cheveux, de vos yeux, entendre vos cris...
7 ans, c'est long, mais c'est rien.
Non, le deuil d'un enfant, on ne le fait pas, jamais...
Je vous aime à en crever...